Le MAM fut parmi les premiers signataires du Manifeste des Arts Mobiles Actuels lancé en février 2015. Le site Artmobiles.org n'existe plus mais nous tenons à rendre accessible ce document d'archive qui fut éclairant pour nous.
Arts Mobiles était une initiative à but non lucratif consacrée à l’actualité, la réflexion et la monstration des arts mobiles actuels et émergents.
Ce manifeste s’inscrit dans le cadre des activités du groupe de l’IRCAV-Paris 3 « Téléphone Mobile et Création » initié par Laurence Allard, Roger Odin et Laurent Creton et prolonge tout au long de l’année l’expérience des colloques et publications déjà réalisés par ses membres. Il a été rédigé conjointement par Laurence Allard, maître de conférences, sciences de la communication, IRCAV-Paris3/Lille3, spécialiste de la culture mobile et des cultures expressives digitales, et Sébastien Appiotti*, étudiant à Paris 8/CEMTI et blogueur sur les arts émergents (Content is Art).
* Sébastien Appiotti est doctorant en Sciences de l’Information et de la Communication au CEMTI – Université Paris 8.
Le manifeste
La révolution numérique sera mobile. Smartphone, tablette, wearable camera, montre intelligente et bientôt drone forment une constellation de technologies digitales d’écriture et d’écrans connectés dans les mains des usagers.
Certains d’entre eux, suivant des intentions plurielles allant de la quête artistique à la reconnaissance de soi, les investissent en tant que support d’écriture créative.
Ces praticiens, ces talents, ces artistes se réapproprient des genres constitués (photographie, littérature, vidéo, art numérique, installations) ou mettent en forme des genres en devenir (digital painting, applications transmedia, dataculture, créations algorithmiques etc.)
Il existe désormais des créations mobiles à part entière qui représentent un enjeu crucial pour la création artistique actuelle. Elles demeurent trop souvent camouflées sous la masse des images touristiques du quotidien, trop souvent travesties par les discours sur les pathologies du narcissisme contemporain et trop souvent assimilées à des noms de marques ou de plateformes digitales.
Les mobiles peuvent être tout à la fois origine, studio de traitement et outil de diffusion d’oeuvres artistiques. Ils favorisent une création composite sédimentant et métamorphosant arts séculaires et genres culturels. La circulation sociale des Arts Mobiles fait également partie intégrante du processus de création (hashtags, métadonnées, interfaces socio-numériques).
Le Manifeste pour les Arts Mobiles Actuels regroupe des enseignants-chercheurs, des producteurs, des praticiens, des diffuseurs et des étudiants, qui oeuvrent à la prise en compte des dispositifs mobiles comme objets de recherche scientifique et comme terrains de l’activité créative.
Affirmons ici que les Arts Mobiles Actuels viennent occuper un territoire hautement identifiable au sein du champ culturel.
Pour les institutions culturelles, galeries d’art, maisons d’éditions, collectionneurs, industries culturelles et créatives, pour les artistes, les praticiens ou les usagers, il importe de soutenir ces écritures mobiles.
Les Arts Mobiles Actuels devraient, par exemple, être conservés sous ses différentes déclinaisons afin de renouveler les collections des institutions culturelles et ses approches en matière d’expressions créatives numériques.
Les politiques culturelles devraient soutenir les mobiles sous toutes ses formes en création et dissémination sociale. Les politiques scientifiques devraient intégrer la recherche en Mobile Studies comme espace de réflexivité et de monstration des Arts Mobiles Actuels.
La révolution numérique saura-t-elle accueillir les Arts Mobiles Actuels ?
LES PREMIERS SIGNATAIRES:
Laurence Allard, Maître de conférences, co-fondatrice du groupe de recherche « Téléphone Mobile et Création »/IRCAV-Université Paris 3
Sébastien Appiotti, maintenant doctorant Sciences de l’Information et de la Communication au CEMTI – Université Paris 8, blogueur Content is ART
Roger Odin, Professeur des universités émérite, co-fondateur du groupe de recherche « Téléphone Mobile et Création »/IRCAV-Université Paris 3
Laurent Creton, rofesseur des universités, vice-président de la Commission Recherche, co-fondateur du groupe de recherche « Téléphone Mobile et Création » / IRCAV-Université Paris 3
Nadine Bénichou, Stéphanie Dupont, Lénaïc Entremont – Galerie Mobile Camera Club
Isabelle Gagné (MissPixels) – Artiste – Mouvement Art Mobile
Erik Beck – Artiste – Mouvement Art Mobile
Sven – Artiste – Mouvement Art Mobile
Yannick Brice, Artiste photographe
Adrien Brunel, Artiste photographe
Karine Maussière, Artiste plasticienne
Franck Jamet, Consultant communication / social media, journaliste.
Mélanie Bourdaa, Maître de conférences, Bordeaux 3-MICA
Jean Châteauvert, Enseignant-chercheur, UQAC – Université du Québec
Kristian Feigelson, Maître de conférences HDR, Paris 3-IRCAV
Chantal Duchet, Maître de conférences, Paris 3-IRCAV
Larissa Hjorth, artist, Digital ethnographer and Associate Professor in the Games Programs, co-director of RMIT’s Digital Ethnography Research Centre (DERC), Melbourne
Nicolas Nova, Enseignant-chercheur , Geneva School of Arts and Design (HEAD – Genève)
Ulrich Fischer, Réalisateur, technicien cinéma -nouveaux médias, C-Side Productions
Jean Fabien, Small Bang – Studio Transmedia
Steve Vosloo, Head of Mobile, Pearson South Africa, Cape Town
Omer Pesquer , Consultant culture + numérique
Olivier Auber, Research associate, Free University of Brussels/ECCO
Pierre Cattan, Producteur et fondateur du studio transmedia Small B
Marie-Julie Catoir-Brisson, Docteure Sciences de la Communication, MICA/Bordeaux 3
Guillaume Soulez, Professeur des universités, IRCAV-Paris 3
Laurent Antonczak, co-fondateur du Festival MINA, Nouvelle-Zélande
Diégo Ortiz, artiste chercheur, Fluxo
Diégo Ortiz, artiste chercheur, Fluxo
Jérémie Nuel, Ecole Supérieure d’Art et Design de Saint-Etienne
Yannick Vernet, Responsable des projets numériques, Ecole Nationale supérieure de la photographie
François Moraud, éditeur Mobilibook, Bordeaux
Carine Burkel, galeriste, Lab Galerie Artyfact, Paris
Lydie Ullmann, Reine Ullmann Okuliar et Katia Tosco, Galerie E.G.P., Paris-New-York
Françoise Teissier, Photographe mobile
Clarisse Debout, Photographe
Françoise Maine, Co-directrice du festival national de l’image de poche, Infinimentpetit
Vanessa Vox, Artiste mobile et vidéaste
Pierre Métivier, Consultant
Claudia Lambach, Doctorante IRCAV-Paris 3
LE MANIFESTE - English version
The digital revolution will be mobile. In the hands of users, smartphones, tablets, wearable cameras, smartwatches, and soon drones form a constellation of digital technologies of writing and connected screens.
Some of them, with various intentions ranging from artistic quest to self-recognition, are using them as a support for creative writing.
These practitioners, these talents, these artists reclaim established genres (photography, literature, video, digital art, installations) or shape emergent genres (digital painting, transmedia applications, dataculture, algorithmic creations etc.)
There are now entirely mobile creations that represent a crucial issue for the current artistic creation. They too often remain hidden under the mass of everyday life touristic images, often travestied by discourses on the pathologies of contemporary narcissism and too often equated with brand names or digital platforms.
The mobiles can be at the same time a starting point, a post-processing studio and a distribution tool for artistic works. They favor a composite creation settling and metamorphosing secular arts and cultural genres. The social circulation of Mobile Arts is also an integral part of the creative process (hashtags, metadata, socio-digital interfaces).
The Manifesto for Actual Mobile Arts gathers teachers-researchers, producers, practitioners, broadcasters and students, whose effort is to consider mobile devices as scientific research objects and as areas of creative activity.
We affirm here that the Actual Mobile Arts come to occupy a highly recognizable territory within the cultural field.
For cultural institutions, art galleries, publishing houses, collectors, cultural and creative industries, artists, practitioners or users, it is crucial to support these mobile writings.
The Actual Mobile Arts should, for example, be conserved in its various forms to renew collections of cultural institutions and their approaches to digital creative expressions.
Cultural policies should support the mobiles in all their forms of creation and social dissemination. Scientific policies should integrate mobile studies research as an area of reflexivity and showcasing of Current Mobile Arts.
Will the digital revolution know how to welcome the Current Mobile Arts?